Sulfures

Publié le par Lozane

 

Chers amis bonjour,

En cette période faite de bric et de broc - autrement dit de n'importe quoi - je vais essayer de vous faire partager l'une de mes grandes passions : les sulfures !

Rien de satanique en la matière, il s'agit en fait de boules de cristal mais non pas de celles utilisées par les diverses Madames Irma et autres voyantes extra-lucides que compte la planète ! En fait, ces objets servent avant tout de presse-papiers.

Un peu d'histoire

Le verre est obtenu avec du sable mené à son point de fusion. L'intégration de plomb dans la fabrication du verre permet d'obtenir du cristal. 

Ensuite émergea le Sulfure dont les premières fabrications remontent à 1790. Ce mot désigne exclusivement des incrustations de camées dans des formes en cristal ou en verre.

Le camée est sculpté dans de la pâte céramique (stéatite). Au contact du cristal en fusion, le camée prend un éclat semblable à celui du sulfure d’argent. D’où sans doute l'origine du nom des objets. Par association on a probablement appliqué ce terme aux inclusions de motifs décoratifs dans du cristal ou du verre, inclusions qui n'ont absolument rien à voir avec le soufre ni aucun de ses composés.

Naissance d'un camée. On commence par découper dans un bloc d'agate rubanée un  morceau de pierre stratifiée renfermant des couches rectilignes et parallèles de couleurs contrastées. Un bloc fournit plusieurs de ces pierres à multiples couches. Puis on les grave (glyptique).

La haute température du cristal/verre détériorant le camée, la complexité des procédés de fabrication a pris de longues années de recherches et de mises en oeuvre. On utilisa d'abord du kaolin pour fabriquer la porcelaine, ensuite on lui a adjoignit du silicate de potasse de telle sorte que le mélange ait la même densité que celle du cristal. La stéatite, craie des tailleurs, s'est enfin avérée être la mieux adaptée à l'incrustation dans le cristal. Ensuite, bien sûr, on a cherché à colorer la composition obtenue.

Des bijoutiers, artisans, des cristalleries en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, en Bohême ont fabriqué des sulfures de haute qualité, mais les plus beaux exemplaires sont français.

Quelques spécimens

Les millefiori

Les premières boules ont été des millefiori (mille-fleurs) : des boules de cristal enfermant des parcelles de cristal opaque coloré formant des motifs ressemblant à des fleurs.  La tranche apparente ressemble à une gourmandise acidulée, on appelle ces boules des "bonbons".

 

Le procédé est vénitien : des baguettes d'opaline multicolores, de formes différentes, étirées, moulées, refroidies, tronçonnées en bonbons. Ensuite on les pose sur un disque en fonte comportant autant de cavités que de bonbons à enfermer dans le presse-papiers. On applique sur ce disque une paraison de cristal clair pour coller les bonbons au cristal. On aplatit pour former la base  puis on verse une autre quantité de cristal sur l'ensemble  et on forme la boule.

 

La pièce est ensuite recuite, polie, retaillée.

 

 

D'autres exemplaires sont aussi dignes d'intérêt comme par exemple



Les incrustations sont ici produites par des cannes de verre, longs rouleaux façonnés à la main comme des tubes à partir de pâte de verre puis ensuite coupés en tronçons.

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B
Bravo ,bien expliqué, félicitations.
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